Un savoisien ça voit loin

UN SAVOISIEN ÇA VOIT LOIN

Qui supporte encore ces esprits chagrins qui voient des obstacles se dresser devant eux à chacun de leurs pas ? On imagine une démocratie qui ne ressemblera plus à un féodalisme ou les PDG-seigneurs mépriseront cordialement les ouvriers-serfs, et ils vous rétorquent que les hommes veulent dominer ; on pense à une démocratie directe où les décisions seraient tranchées au terme d’un débat populaire*, et ils vous rétorquent que les hommes ont besoin d’un chef ; on rappelle que la Savoie est légalement indépendante et qu’elle le sera bientôt de fait, et ils répondent que la France est éternelle et aimée de tous.
Qu’ils sont pénibles, ces esprits myopes, qui ne voient pas plus loin que les faits, qui n’envisagent pas le changement ! Ils ont dit en 1492 à Colomb qu’il n’y avait rien à trouver au-delà des mers, ils nous disent aujourd’hui que la Savoie n’a plus d’avenir. Non qu’ils soient bêtes, au contraire : ils ont un sens du réel aigu, comprennent comment marche le monde ici et maintenant ; mais ils en tirent des conclusions pour l’éternité.

Ils ont une autre façon d’envisager le monde, ceux qui veulent bâtir la Savoie : ils n’ont pas seulement le sens du réel mais aussi le sens du possible. Ils constatent que nombreux sont ceux qui essayent d’écraser leur prochain dans la course à la meilleure place : mais ils n’en tirent pas de conclusion sur l’âme humaine. Et si cette déplorable tendance était due aux institutions dans lesquelles nous vivons, au déplorable capitalisme financier qui fait miroiter l’exemple de quelques millionnaires, d’une dizaine de milliers de self-made men pour faire accepter la pauvreté et le système de castes déguisé qu’il produit ? Ils constatent que l’histoire a conduit à la disparition de la Savoie et à l’émergence du prétendu Etat-nation français, qui s’est offert une homogénéité au terme de mille ans de génocides culturels ; mais ils n’en déduisent pas que l’homme ne veut ni de l’Europe, ni de la Savoie. Bien au contraire: et si la tendance pouvait s’inverser, et si les peuples, conscients d’avoir été floués, se révoltaient et s’unissaient en des Etats-Unis d’Europe où la Savoie aurait sa place ?
Les hommes et les femmes qui ont le sens du possible répondent aux étriqués de tous les pays et de toutes les idéologies qu’ils refusent de considérer les injustices du présent comme des faits établis. Leurs hypothèses se révèlent parfois utopiques, elles tombent à la mer, leurs ailes de cire ne pouvant supporter le soleil de la réalité ; mais ce sont eux qui font progresser l’humanité dans sa marche vers l’équité, la justice, le bonheur. Hier, ils suggéraient de renverser des monarchies multiséculaires et de rendre le pouvoir aux peuples ; aujourd’hui, ils proposent de renverser une oligarchie qui dépasse à peine le siècle d’existence et de rendre à chaque citoyen de Savoie sa voix dans le grand débat de la démocratie.

Les Français nous traitent de songe-creux, de rêveurs, d’utopistes, voire d’illuminés et de débiles ; et en effet, il faut nous méfier du piège de l’utopie généreuse, de l’abstraction coupée du réel. Néanmoins, que nos occupants se souviennent que ce sont aussi des rêveurs et des illuminés qui leur ont apporté une démocratie au nom de laquelle ils devaient, hélas, asservir des peuples libres. Si nous savons analyser le présent tout en restant capables de formuler des hypothèses à propos du futur, si nous tenons compte du réel pour établir quels moyens d’action concrets nous permettrons de réaliser nos « utopies », alors la Savoie est libre.
Mettons en place des groupes de discussion ; dégageons des objectifs généraux pouvant rassembler les Savoisiens, établissons des plans d’action réalisables et communément acceptés ; concertons-nous, dressons un programme commun de la résistance savoisienne ; désignons dans chaque mouvement des candidats aux élections, lançons un vote savoisien, imprimons des bulletins aux couleurs de la Savoie qui fleuriront l’an prochain dans les urnes au lieu de l’indécis bulletin blanc. Voici quelques-unes des tâches qu’il nous reste à accomplir.

Aujourd’hui, 100%Savoie se propose d’agir et a même déjà agi, organisant la commémoration en l’honneur de Marguerite Frichelet. D’autres partis, d’autres mouvements, d’autres hommes et femmes de Savoie ont agi, agissent et veulent agir.

A nous de nous rassembler et de donner corps à notre rêve de liberté !
*Comme on le fait aujourd’hui encore dans certains cantons suisses au cours d’assemblées populaires appelées landgemeine

Amédée

One Reply to “Un savoisien ça voit loin”

  1. Landsgemeinde

    Institution officielle des cantons campagnards, la landsgemeinde est une assemblée solennelle lors de laquelle les citoyens (femmes inclues au XXe s.) jouissant du droit de vote élisent les autorités et débattent des affaires du pays. Apparue au bas Moyen Age, elle ne subsiste à l’échelon cantonal au XXIe s. qu’en Appenzell Rhodes-Intérieures et à Glaris, ainsi que, à un niveau politique inférieur, dans quelques cercles grisons et districts schwytzois. Les historiens appliquent aussi le terme de landsgemeinde à diverses assemblées de communiers qui se tenaient dans des entités régionales dépourvues d’autonomie politique.
    Suite sur : http://mobile.hls-dhs-dss.ch/m.php?article=F10239.php

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