Le bon esprit des soi-disant Gaulois

Remerciera-t-on jamais assez les Bergamasques de nous avoir amené la polente ? Voilà un doute légitime qui peut assaillir le Savoisien au sortir du repas !

C’est pourtant chose curieuse que d’avoir vu apparaitre, à la fin du XIXème siècle, des pancartes titrant : « interdit aux Italiens et aux chiens » dans les estaminets locaux. D’autant plus curieux que la Savoie avait été jusqu’alors une nation tolérante et attachée à sa neutralité, en liens étroits avec ses frères du Piémont que 1860 avait rendu Italiens.

Il y avait chez nos voisins français aussi quelques imbéciles heureux d’être nés quelque part, qui, peu fiers de la débâcle de 1870, se montraient en conséquence franchement cocardiers. Non contents d’imposer aux étrangers de tout horizon un sain prohibitionnisme, ils leur laissèrent parfois le choix entre la valise et le cercueil – à Aigues-Mortes en 1893, ce fut plutôt le cercueil.

Cela serait tout de même fort de café que Marianne, en plus d’ôter aux Savoisiens la liberté et l’égalité, ait fait oublier à certains d’entre eux la fraternité. Tellement fort qu’il nous convient ici, en bons cartésiens, de mettre en suspens notre jugement…

Tout de même, toute de même…y aurait-il quelque chose de pourri, en France ?