Guerre d’Alger (1827 – 1830) Affaire de l’éventail

Guerre d’Alger (1827 – 1830)   Affaire de l’éventail

Suite à l’article d’Opinions Savoisiennes, intitulé : La crise diplomatique ? Daté du 1° janvier 2018 et qui nous fut présenté avec humour, voici quelques précisions qui méritent d’être connues.

‘’ L’Affaire de l’éventail’’ entre le pacha turc  Hussein dey et le consul Français Pierre Deval est le ‘’casus belli’’ qui provoqua le blocus maritime d’Alger, par la marine royale française en 1827. C’est du moins ce que nous racontent les fonctionnaires zélés de l’Education Nationale Française. Hors l’histoire d’Algérie, comme l’histoire de la Savoie, vues par les historiens français, sont fortement imprégnées du ‘’mensonge historique’’ français.   D’où vient cette affaire ?

Les dettes de la France (déjà)

Lors de la campagne d’Egypte de Bonaparte (1798 – 1799), deux négociants, Busnach et Jacob Bacri, proposent au Directoire de ravitailler en blé l’armée française qui crevait de faim. Ce blé provient des plaines d’Algérie. Le contrat est signé et le dey d’Alger avance l’argent pour toute l’opération. Les caisses du Directoire sont vides et le paiement est ajourné. Une fois au pouvoir, Napoléon repousse à la fin de la guerre le paiement de ses créances. Oui, les guerres coutent chères et pour Napoléon la mise à mort, d’un million d’hommes à travers l’Europe, passe avant le remboursement d’une dette qui lui a permis de nourrir ses troupes…Sous la Restauration, le gouvernement de Louis XVIII remboursera la moitié de la somme, l’autre partie étant bloquée dans le cadre d’un arbitrage juridique. Trente ans (30 ans) après l’emprunt, en 1830, le Dey d’Alger n’a toujours pas été payé !

L’incident diplomatique

Recevant le 30 avril 1827 en audience le consul de France Pierre Deval, le dey lui demande la réponse du roi de France à trois lettres de relance « amicales » qu’il lui avait écrites. Le consul lui répondant que le roi ne peut lui répondre, et ajoutant, aux dires du dey, « des paroles outrageantes pour la religion musulmane » (que le dey ne précise pas), celui-ci le frappe « deux ou trois fois de légers coups de chasse-mouche(*) ». Il n’y eut donc jamais de soufflet ou de coup d’éventail, mais un prétexte tout trouvé pour créer un incident diplomatique qui sera exploité par la diplomatie française. Le dey refusant de présenter ses excuses, (imaginez, s’excuser d’attendre 30 ans un remboursement !) l’affaire est considérée par la France comme un casus belli entraînant l’envoi d’une escadre pour opérer le blocus du port d’Alger. L’escalade diplomatique conduira à l’expédition d’Alger.

Vous connaissez la suite qui se termina par la désastreuse ‘’Guerre d’Algérie’’, où beaucoup de Savoisiens (colonisés français) se battirent et moururent contre les algériens (colonisés français) qui eurent des pertes encore plus importantes. La France faisait se battre entre elles ses colonies. Et Paris regardait le spectacle avec les mêmes yeux que Rome contemplait les jeux du cirque !

Tout ça pour repartir la queue entre les jambes après les accords d’Evian. Quel gâchis !

 

 

(*) Le chasse-mouche, dans certains pays d’Afrique, à cette époque, avait valeur de sceptre royal. C’était un symbole de rang social. Il est représenté, sur les images d’époque, fabriqué avec des plumes de paon.

G.M.

4 Replies to “Guerre d’Alger (1827 – 1830) Affaire de l’éventail”

  1. Il n’en n’eu pas été autrement si la france n’avait pas réussi le casse du siècle en 1860 si la Savoie avait pu voter NON encore eut-il fallut que les bulletins existent …bref si ce fut non à la France en 1860 et bien ne doutez pas que ce résultat ne fut pas gravé dans le marbre comme le oui obtenu..let qui fait dire à la France qu’il est éternel.,

    Si le non était passé il y aurait eu une 9eme invasion de la Savoie par la France au prétexte que la France comme à sa détestable habitude n’aurait tenu aucun mal à créer de toute pièce, la France et et reste une malhonnêteté pour ce qui est de sa politique, dès qu’il s’agis d’agrandire Son territoire, vous en doutez et bien imaginez qu’en 1962, et toujours au prétexte de la guerre d’algerie, de Gaulle avait imaginé annexer la principauté de Monaco…en 1962 maintenant quoi la France ne changera jamais si sauf pour s’agrandi Là elle accepte le changement

  2. Il y a toujours des raisons aux faits historiques et celles que donnent la France et son éducation nationale n’est pas forcément la plus proche de la vérité!
    Il y aussi les raisons de l’entrée en guerre de Napoléon III au côté des anglais, ennemis de la France depuis toujours, lors de la 2ème guerre de l’opium en Chine. Curieusement les dates coïncident avec celles de l’annexion de la Savoie par la France et celle où l’Angleterre se retira de la Question de Savoie. C’est pendant cette guerre que le magnifique palais d’été a été saccagé, brulé, détruit et pillé par les Français et les Anglais. Voir le chapitre consacré à cet épisode dans l’excellent livre d’histoire: « Histoire de la Savoie et de ses Etats » Les auteurs ont su arraché leurs œillères françaises pour voir les évènements au mieux de leur réalité.

  3. Il y a toujours des raisons aux faits historiques et celles que donnent la France et son éducation nationale n’est pas forcément la plus proche de la vérité!
    Il y aussi les raisons de l’entrée en guerre de Napoléon III au côté des anglais, ennemis de la France depuis toujours, lors de la 2ème guerre de l’opium en Chine. Curieusement les dates coïncident avec celles de l’annexion de la Savoie par la France et celle où l’Angleterre se retira de la Question de Savoie. C’est pendant cette guerre que le magnifique palais d’été a été saccagé, brulé, détruit et pillé par les Français et les Anglais. Voir le chapitre consacré à cet épisode dans l’excellent livre d’histoire: « Histoire de la Savoie et de ses Etats » Les auteurs ont su arraché leurs œillères françaises pour voir les évènements au mieux de leur réalité.

  4. En septembre 1825, le roi Charles-Félix de Savoie envoya vers les côtes maghrébines une escadre depuis le port de Gênes, qui arriva à Tripoli le 25 septembre pour y détruire les navires tripolitains et mettre le feu à la ville. C’est parce que le régent de Tripoli (Libye), qui dépendait de l’Empire ottoman, tout comme l’Algérie, avait rompu un traité de paix avec la Savoie-Sardaigne, conclu en 1823, qui interdisait aux corsaires maghrébins de s’emparer des navires savoisiens et qui obligeait les autorités portuaires maghrébines tripolitaines d’accueillir sans dommage les navires savoisiens commerçant avec le Maghreb et en Orient. Après cet incident, il n’y en eut plus d’autre et on voit que le roi Charles-Félix n’utilisa pas ce prétexte pour conquérir toute la Tripolitaine (Libye).
    En 1832, sous le roi Charles-Albert de Savoie, ce fut le bey de Tunis, lui aussi dans l’Empire ottoman, comme l’Algérie, qui fit saisir un vaisseau de la marine marchande savoisienne. Il fallut que tout un corps d’armée, dirigé par un jeune gentilhomme savoyard, le marquis Léon Costa de Beauregard, menace Tunis pour régler ce problème. Charles-Albert aurait pu dans l’élan faire aisément main basse sur Tunis et tout l’arrière-pays tunisien, mais, à l’image de son prédécesseur, il ne chercha pas non plus à conquérir par la force un pays qui avait ses propres lois et son propre gouvernement.
    On voit, par ces deux exemples, à quel point les royautés française et savoisienne étaient complètement différentes. Les rois français ont toujours cherché à imposer leurs forces, leurs conquêtes et leurs lois, tandis que les rois savoyards se sont toujours efforcés de respecter leurs voisins, tout en se donnant les possibilité que ces derniers n’outrepassent pas les traités conclus.

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