Curieuses réactions des élus françoyards

Dans le Messager du 23 juillet 2015 est paru un article intitulé « Déduction des frais de déplacements : les frontaliers trinquent encore ».

Il y est dit que le canton de Genève va se mettre aux normes fédérales concernant la déduction fiscale des déplacements professionnels, ceux-ci seront limités au frais d’abonnement annuel au réseau des transports publics. Quoi de plus naturel que de favoriser ceux-ci par rapport à la voiture privée dévoreuses d’espace et polluante.

  • Tollé du Groupement frontaliers du bouillant M. Charrat : en effet, il n’y a pratiquement plus de transport public côté savoyard de la frontière. La faute aux Genevois ? Déjà M. Charrat se trompait de cible lorsqu’il accusait ouvertement et faussement la CGN de la suppression de la ligne Chens – Nyon. « Nous étions en train de chercher une solution. Mais la CGN choisit de manière unilatérale de fermer la ligne » déclarait-il en effet dans la Tribune de Genève du 10 février 2015 alors même que la CGN a été sommée de fermer cette ligne par le préfet de la Haute-Savoie, M. G.-F. Leclerq,  pour d’obscures raisons de parking en zone littorale qui gênerait le nouveau et riche propriétaire, certainement en étroites et diverses relations avec le préfet,  de la belle villa Bergaud située juste au-dessus du parking qui, lui, existe depuis de nombreuses années sans jamais avoir gêné quiconque. Ne serait-ce donc pas au préfet français possédant tout pouvoir, mais non élu par les Savoyards, et qui supprime unilatéralement une ligne de transport publique, que devraient s’adresser les récriminations de M. Charrat plutôt qu’à la CGN qui est un simple exécutant ?
  • Interpellation au Grand Conseil genevois de parlementaires français, à savoir V. Duby-Muller, M. Saddier, lui-même, qui déclarait aux premières assises de la Savoie vouloir redonner une identité aux Savoyards tout en détruisant leur patrimoine comme l’hôpital savoyard de Bonneville datant d’avant l’annexion française, L. Tardy, E. Blanc, qui lui-même proposait en mars 2010 afin que le Grand Genève soit viable « de créer des zones spéciales dans lesquelles les entreprises pourraient à certaines conditions opter pour le droit social et fiscal de l’Etat voisin », à savoir le droit social et fiscal de la Suisse. Cette bande des quatre n’a-t-elle pas été effleurée par l’ingérence qu’elle provoque dans le pays voisin par cette interpellation ? Je n’ose imaginer les cris d’orfraie que cette bande pousserait en cœur contre une ingérence étrangère inadmissible, si Genève avait officiellement fait une interpellation à l’Assemblée nationale parisienne lorsque la France a unilatéralement dénoncé, en juin 2014, l’accord franco-suisse sur les successions de 1953, ou si la Confédération avait fait de même lors des suppressions unilatérales par la France des zones franches et neutres de la Savoie en 1919. Ces zones, conditions d’annexion de la Savoie à la France, formaient de facto et de jure le Grand-Genève dès 1919 et dès 1860 pour la grande zone franche d’annexion. Grand-Genève que l’on essaie maintenant maladroitement d’imposer aux uns et aux autres à grands frais.

Cette bande des quatre ne ferait-elle pas mieux de se tourner vers la France plutôt que vers Genève – qui n’y peut rien si la France n’équipe pas la Savoie – afin que la puissance française annexante reconstruise à ses frais le beau réseau savoyard de transports publics qu’elle a elle-même détruit :

  • Tram Moëllesullaz – Annemasse – Etrembière détruit par la France en 1939 et 1958.
  • Train cremaillère Etrembière – Monnetier détruit par la France en 1932.
  • Train crémaillère Veyrier – Monnetier détruit par la France en 1937.
  • Tram Veyrier – Collonge-sous-Salève détruit par la France en 1930.
  • Tram Bardonnex – Saint-Julien en Genevois, détruit par la France en 1938.
  • Tram Sain-Julien-en-Genevois – Annecy par le pont de la Caille (construit pour le train et non pour la route), promis par la France et jamais réalisé.
  • Tram Corsier – Veigy – Douvaine, détruit par la France en 1928 et 1930.
  • Tram Hermance –  Yvoire promis par la France et jamais réalisé.
  • Tram Annemasse – Bonne –  Samoëns –  Sixt avec embranchements pour Bonneville et Marigner, directement relié au réseau genevois, détruit par la France en 1927, 1946 et 1959.
  • Tram le Grand-Saconnex – Ferney –  Gex, détruit par la France en 1932.
  • Train métrique la Cure – Morez, avec liaison directe CFF à Nyon et SNCF à Morez, détruit par la France en 1958.
  • Train Gex – Nyon, abandonné pour parties et détruit  par la France en 1939 et 1960.
  • Train Evian – Saint-Gingolph, abandonné par la France en 1938 et 1998 (Rive Bleue Express).
  • Bateau Chens – Nyon supprimé par la France en septembre 2015.

Ceci principalement pour les voies ferrées autour de Genève, sans compter les lignes intra-Savoie, comme Annecy – Ugine – Albertville ou Annecy – Thônes, ou les trams d’Aix-en-Savoie, tous détruits ou abandonnés par la France.

Bien sûr, Genève, toujours en train de renifler la France,  a elle-même détruit la quasi-totalité de son réseau ferré dans ces mêmes années mais, contrairement à la Savoie soumise à la France, elle a su le reconstituer d’elle-même dans sa plus grande partie, d’autres projets sont en cours. Les villes de suisse-alémanique, non soumises à l’influence française, ont eu l’intelligence de conserver leurs importants réseaux (Bâle, Berne, Zurich, etc.).

Ainsi la Savoie possédait, jusque dans les années 20-30 un réseau de transports publics au moins aussi efficace que celui du canton de Genève. Réseau détruit par la France afin de favoriser l’expansion de son industrie automobile. Cette destruction est-elle la faute de Genève ? C’est donc vers la France annexante et destructrice que ces parlementaires Savoyo-français devraient se retourner et non contre le pays voisin pourvoyeur d’emplois, de richesses et de bien vivre qui a su s’équiper tout seul d’un réseau de transports publics efficace, et surtout sans la France !

Cette même bande des quatre a-t-elle fait ce type d’interpellation officielle à l’Assemblée nationale quand la France a obligé les frontaliers à s’affilier à la CMU (contrairement au droit européen qui stipule que l’assurance maladie doit être contractée dans le pays du travail et non dans le pays de domicile) ? Non ! Pourtant, les conséquences financières sont bien plus importantes pour les frontaliers que la suppression de quelques milliers de francs de la déductibilité du revenu imposable genevois, et cela seulement pour les frontaliers à statut de quasi-résident (principalement frontaliers suisses), qui remplissent une feuille d’impôt genevoise. Or c’est bien la France, et non Genève, qui utilise véritablement les frontaliers comme « variable d’ajustement » – expression chère à V. Duby-Muller dans le cas de la déduction des frais de déplacement – pour la CMU puisque la retenue de 6% puis de 8% du revenu va très probablement passer à 16% dans un proche avenir comme me l’a indiqué mon assureur Generali qui, de plus, a dû se séparer de la moitié de son personnel vu la supression de l’assurance maladie privée ! Certains élus sont juste venus manifester inutilement devant l’Assemble nationale avec quelques frontaliers ; seul moyen que le peuple français possède pour se faire entendre de son gouvernement, vu l’absence de droit de référendum ou d’initiative populaire dans cette « démocratie » ; ou ont juste écrit une lettre ouverte tout aussi inutile !

Je relève encore un mensonge du Groupement frontalier, repris bêtement par le journaliste du Messager : « D’un côté on [le peuple genevois] refuse la construction de parkings- relais en France… » Or, les Genevois n’ont jamais refusé une construction quelle qu’elle soit en France, ils en seraient bien mal venus, contrairement à la bande des quatre qui n’hésite pas, elle, à s’ingérer dans les affaires de Genève. Les Genevois ont simplement refusé, par voie démocratique, ce que ne peuvent comprendre les élus français, trop habitués à leur soumission aux volontés parisiennes, sans tenir compte de la volonté du peuple, le financement genevois de ces parkings ! Preuve en est que ces parkings vont tout de même se construire, financés, comme il se doit, par le Conseil général !

Si nos élus se tournaient vers la vraie source des problèmes savoyards, à savoir la France qui soumet notre Savoie et étrangle financièrement son peuple, plutôt que de se tourner vers ceux qui enrichissent la Savoie – pour cela il faudrait un certain courage qui manque cruellement à nos élus – notre pays, la Savoie, se porterait alors infiniment mieux !

 

 

 

 

2 Replies to “Curieuses réactions des élus françoyards”

  1. A Genève, le Groupement des frontaliers nous gonfle terriblement : non seulement tous ces Français, Savoyo-français et Savoyards confondus exportent notre argent tout en crachant dans la soupe, mais en plus, ils importent à Genève les revendications à la française, voudraient travailler moins et gagner plus, se mettre en grève le plus souvent possible et monter aux barricades au moindre frottement, alors qu’en Suisse, on ne règle pas les problèmes de cette façon. Jusqu’aux bilatérales de 2002, on avait à faire surtout à des Savoyards aux valeurs assez semblables à celles des Suisses. Mais depuis ces fatidiques accords bilatéraux, tout s’est dégradé, aussi bien les paysages de la Savoie du Nord mités par une marée de Français venus de tous les horizons de la France, que la qualité de vie à Genève étouffée par ces débordements. Sans compter que ces Français se croient chez eux, créent des réseaux entre eux, se retrouvent aussi au sein du Groupement des frontaliers, ce qui leur permet de se renforcer, et lorsqu’ils sont embauchés dans les R.H. de jeter hors des entreprises, et sans aucun scrupule, Genevois, Suisses et Savoyards pour prendre leur place afin de satisfaire parenté et amis bien français…
    L’auteur de l’article montre très bien comment ce Groupement des frontaliers déforme la réalité pour tirer la couverture à lui, et va jusqu’à s’ingérer dans les affaires d’un pays étranger au nom dune prétendue égalité de traitement due aux accords bilatéraux. Ce Groupement est foncièrement soutenu par les autorités françaises, qui adorent elles aussi s’ingérer dans les affaires de la Suisse, tout en bénéficiant largement de l’argent suisse importé en France par les frontaliers.
    Par ailleurs, la liste des transports communs détruits par la France est impressionnante !

  2. Rappelons également que la plus importante source de devise étrangère nette de la France provient des frontaliers (pas seulement de Genève ou de la Suisse mais également de Belgique, d’Allemagne d’Angleterre, de Monaco et même d’Italie). Aucune autre activité française telle l’automobile, le nucléaire, etc. n’amène autant d’ragent net à la France! Ce qui est l’un des critère des pays du Tiers-Monde: l’exportation non pas de son industrie ou de son savoir faire mais de sa main-d’œuvre. Et dire que la dynamique Savoie est encore soumise à ce système français qui la coule!

Les commentaires sont fermés.